Comment devenir une mère ordinaire ...

Un de ces projets, le plus grand, le plus fou et le plus difficile : Devenir maman.

Pour la plupart des femmes, devenir une maman, c'est "facile".

Un papa, une maman, une nuit étoilée, un petit coup de baguette magique, et voilà un nouveau petit être en route.

Oui pour la majorité des personnes, ca se passe ainsi, aussi facilement.

Mais malheureusement, pour moi, comme dirait un livre d'une star du petit écran, puisque les cicognes ont perdu mon adresse ... c'est devenu le parcours du combattant.

Deux années de tentatives et un mauvais diagnostic plus tard, me voilà comme quelques femmes sur le chemin tortueux des femmes dites "infertiles".

Pour mon cas, il s'agit d'un diagnostic qui m'a laissé dans l'effroi pendant plusieurs mois : je suis ce que le jargon médical appelle une BICORNE BICERVICALE TOTALE.

Pour ceux qui n'ont pas fait dix ans d'études et pour ne pas se perdre dans les détails, c'est la chance de faire partie des 5% de femmes qui ont deux utérus et deux cols !!!

Oui comme vous, je me suis dit : PFFFFFFFF qu'est ce qu'elle me dit cette gynéco, elle a trop fumé le calumet de la paix, il faut qu'elle retourne voir l'ophtalmo, QUE ZAKO ??

Quelques mois plus tard à faire le tour des radiologues du coin, et à attendre l'issu final d'une telle malformation, je retourne voir mon gynécologue, ex patron, qui décide de tenter une intervention pour m'enlever cette paroi. Sur le papier, très simple, à l'arrivée, après une opération douloureuse il faut bien le dire : le diagnostic : aucune intervention possible ... il va falloir faire avec.

Un deuxième coup de massue je l'avoue, comme si le reste ne suffisait pas, je sais ce soir là à l'annonce de ce diagnostic que je vais partir dans les stimulations, IAC et autres FIV ... SUPER !!!!

L'impression d'avoir sauté de la falaise et de n'être toujours pas arrivé à toucher le fond.

Mais je me suis fait la promesse de ne pas toucher le fond, parce qu'il y a pire ailleurs, parce tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, et surtout parce qu'abandonner pour l'instant, ce n'est pas concevable pour moi ...

Alors je démarre les stimulations GONAL F et OVITRELLE, des maux de tête, de ventre, une jaunisse, trois kilos, des bleus au bras, des courbes à n'en plus finir, des cycles détaillés sur papier, des heures d'attente aux laboratoires, des heures d'attentes chez la gynéco, et enfin, le voilà, le fameux jour où on nous demande d'unir nos deux êtres.

Maintenant, c'est l'attente jusqu'en juin pour la réponse : OUI ou on recommence le même cycle !!!!

Alors on se mets à prier un DIEU qu'on ne connait pas, on se met au régime sans trop de restriction au cas ou, on encourage les copines infertiles sur les forums, on rassure les copines sur l'éducation de leurs bambinos, on s'occupe de soi et de son mari, on cherche à oublier l'épée de Damoclès qui pèse sur notre tête, ...

Mais c'est impossible d'oublier, c'est là, au plus profond de nous, ce grand vide, cette peur d'échouer, cette peur de ne pas être ...... ,  je pense à toi "droits aux larmes", toi, qui sait comme personne décrire ce qui se passe au fond de nous ... "Le combat devient lourd, pesant,interminable ; Une once d'espoir puis un gouffre de lassitude.
L'opération n'a pas fonctionné. Tout est aussi froid, aussi dur que cette phrase au point tragique.
On suffoque mais on a encore la tête hors de l'eau malgré tout".

Alors j'ai hésité longtemps avant d'écrire cet article, je n'ai pas pour habitude de parler de ce qui ne va pas, mon optique de vie, c'est partageons que le positif, le malheur, on le garde pour soi, c'est plus sympa pour les autres !!!!

Mais je crois que j'ai tort, qu'il faut parfois parler de ce qui fait mal, on dit qu'écrire aide parfois à passer des caps, et puis si cela peut aider d'autres personnes, même qu'une seule personne, cela n'aura pas été vain.

Et puis je crois surtout que j'en ai marre que les gens me demandent quand est ce qu'on va avoir un enfant, qu'il ne faut pas trop attendre, qu'on devient âgé ...

COMME SI AVOIR UN ENFANT, CELA ETAIT NATUREL POUR TOUT LE MONDE et bien NON.

Je vous dit qu'à partir d'aujourd'hui, et suite à des réflexions de gens infectes, je ne suis plus une VICTIME de moi même, merci mais tout va bien. Grâce à eux, je remonte la pente doucement mais surement.

J'ai une vie merveilleuse, un mari merveilleux, une famille fantastique, des amis pour ceux qui le savent qui m'épaulent au quotidien, un prochain travail que j'ai pris comme un challenge dans ma vie, un petit chez moi que j'adore, un chat vraiment particulier, un vrai aspirateur à ondes négatives ... LOL

Bref, tout pour réussir à puisser en moi ce qu'il me faut de la force pour continuer.

JE LES REMERCIE TOUS et je leur dit à début juin pour savoir quelle sera la fin de l'histoire ...

Je vous aime et à bientôt.

Chris